Bénédicte Ramade : Est-ce qu’une bonne exposition tient surtout au contenu ?
Adrien Gardère : Comme en architecture, il faut un bon client pour faire un bon projet. Le plus important me semble-t-il, pour dire si une exposition est bonne ou non, c’est avant tout ce que le public va en retirer. S’il en ressort en ayant le sentiment d’avoir pris la mesure d’un sujet ou d’une thématique, c’est qu’il s’agit d’ une bonne exposition. Maintenant, pour y arriver, il n’y a pas de recette. Il faut penser d’abord à l’usage. C’est notre matière première. La scénographie n’est pas un geste, on n’est pas dans la gratuité artistique, elle doit s’articuler à un propos : il s’agit de trouver comment traduire un propos en volume, en design, en espace, en lumière, en circulation, en accrochage, de telle sorte qu’il soit compréhensible de manière quasi intuitive.
B.R. : Quelle exposition marquerait cet accord entre le fond et la forme ?
Temporaire ou muséale ? Ce n’est pas du tout la même chose. Dans le musée, la pérennité de l’accrochage fait qu’on ne peut pas prendre le parti de souligner un angle d’attaque, alors que c’est ainsi qu’on procède dans une exposition où les œuvres sont réunies de façon temporaire. La difficulté dans un accrochage muséographique, c’est la multiplicité des lectures qu’il faut proposer. Cela nécessite d’être plus en retenue et, ensuite, cela dépend de l’harmonie entre le lieu et la collection.
Je pense pour cela au Palazzo Abatellis à Palerme. Je me rappelle l’exposition temporaire « L’âme au corps » (1994), que j’avais trouvée exceptionnelle, mais plus pour le commissariat que pour la scénographie. L’exposition sur Barthes au Centre Pompidou, dont s’était occupée Nathalie Crinière en 2002, laissait deviner une bonne entente entre le commissaire et le scénographe. C’est un bon souvenir.
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La réponse du scénographe Adrien Gardère
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : La réponse du scénographe Adrien Gardère